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Le psychisme humain prend racine dans la famille, groupe qui devrait être normalement un lieu d’identifications d’apprentissages et de soutien.
Par suite, l'être humain s'identifie aux groupes auxquels il participe. Le groupe a normalement un effet contenant. Il est sensé protéger et permettre le partage de certaines instances comme le surmoi et l’idéal du moi qui soutiennent le système de défense du sujet. En contrepartie, le groupe attribue un rôle au sujet. Or, lorsque survient une rupture des investissements du sujet sur un groupe ou bien lorsque survient une rupture des investissements du groupe sur le sujet, la honte peut survenir. Le rejet d'un groupe provoque une violence telle qu’il peut ébranler les personnalités les mieux constituées. Une compréhension de la honte dans tous ses aspects nécessite l’analyse des situations d’enfance au cours desquelles l’enfant a été confronté à la honte, mais aussi l’exploration des situations humiliantes auxquelles il a vu ses parents être confrontés, la prise en compte des hontes parentales cachées à l’enfant et l’étude des ensembles auxquels l’individu a participé. Serge Tisseron émet l’hypothèse qu’une personne est plus sensible au vécu de la honte, du fait d’une fragilisation de son moi et de ses enveloppes psychiques. La honte est liée à des carences affectives dans l’enfance, les enveloppes psychiques se confrontant ensuite mal à l’environnement et à la dynamique sociale. Face à des situations difficiles, la personne fragile perd à nouveau ses repères internes et ne peut pas mettre en place les réaménagements nécessaires pour faire face à la honte ressentie. Sur le plan thérapeutique, mettre l’accent sur cette fragilisation sans intervenir sur les situations humiliantes réelles vécues est très dangeureux et enferme la personne dans un cercle vicieux. La honte est alors ressentie par la personne comme un témoignage supplémentaire de son inadéquation entre le monde et elle. Cela l'empêche de pouvoir faire l’ajustement qui lui permettrait de lui échapper. La honte peut être masquée par d’autres sentiments et renvoie à la complexité du lien entre la scène psychique et la scène sociale. C’est pourquoi il est nécessaire d'amener la personne à une mise en mot de la situation vécue comme honteuse, porteuse d’humiliation, et en même temps être à l’écoute du manque de contenant qui lui est souvent liée. Le travail sur l'image de soi permet, au travers de son pouvoir contenant, d’aider ces personnes à faire le lien avec leur éprouvés corporels et à relancer le travail de symbolisation. Le travail autour de la honte demande au psychologue une grande sensibilité à ce sujet ainsi qu' une capacité d'analyse sur le double registre de l’intersubjectif et du subjectif. Il s’agit en fait de valoriser la honte comme tentative de dépasser une violence vécue et subie comme honteuse. |
Psychologue Holistique
Thérapeute Systémique Praticienne en EMT 156 Impasse Clos de la Madone 13600 La Ciotat Pour prendre rendez-vous envoyez un SMS au 06.07.02.29.52 |