L'INCESTE

L'inceste est le plus grave des abus narcissiques puisque c'est un proche qui instrumentalise et réifie totalement un enfant à la fois sexuellement, psychologiquement, affectivement et émotionnellement à des fins personnelles narcissiques et sexuelles.

Cette objectalisation de la part d'un proche a pour conséquences
d’altérer de façon profonde et durable le narcissisme de l’enfant, c’est-à-dire  la valeur qu’il s’accorde à lui-même et d'obérer complètement son avenir  psychique, à moins  qu’une fois adulte il puisse avoir la chance de pouvoir restaurer, au sens muséographique du terme, par un dur travail analytique psychanalyse ou psychothérapie) son  narcissisme dévasté.

Mais en attendant cette issue hypothétique favorable , l’enfant reste aux mains de son ou ses tourmenteurs, dans un sentiment d’impuissance  totale d’autant plus insupportable qu’il n’aura, à cause du déni entourant systématiquement l'inceste, souvent strictement personne vers qui se tourner.

Pour lutter contre ce sentiment de totale impuissance face à des personnes qui, en principe, auraient du lui donner amour et protection, il ne lui reste plus alors qu’à essayer de donner un sens à l'insensé.
Face des gens qui ont tout pouvoir sur lui, il lui faut retrouver un minimum de contrôle sur les douloureux événements de sa vie.

Il n’a pour ce faire que le choix entre deux solutions. 
   
Soit il parvient à se reconnaître comme la victime d’une situation injuste, et dirige sa colère contre ses bourreaux.
Mais pour adopter cette position, il lui faut une maturité psychique que malheureusement très peu d’enfants sont en  mesure d’avoir acquise
avant la fin de l’adolescence.
Il est en  effet très difficile d’attaquer nos  pères et mères sans mourir de honte et de culpabilité.

Soit afin d’échapper aux sentiment insupportable de culpabilité, il s'accuse d’être totalement responsable de ce qu'il a vécu, se dit qu’il a lui-même provoqué les  événements et ainsi se construit autour de :
«je souffre parce que je suis mauvais(e)» et «si un jour je deviens bon, mes malheurs s’arrêteront».